Ces articles ont été écrits pour la newsletter et le site www.israel-infos.net.
Pour des raisons techniques, la newsletter n'a pas pu paraître le 8 août.
Avec autorisation nous les reproduisons 15 jours plus tard, le 23 août.
La date du 8 aout ci-dessus correspond à la date où ils auraient dû paraître. La magie de l'informatique fait que nous pouvons changer la date à notre guise.
Une vieille synagogue d’Italie
Une ancienne synagogue transformée en église, retrouve ses anciennes origines.
Depuis plus de 800 ans la luxueuse synagogue de la ville portuaire de Molfetta a attendu le retour des fidèles juifs, mais l’Eglise catholique n’a pas abandonné facilement ce qu’elle s’est appropriée au Moyen-âge.
La synagogue Scuola Nuova a réouvert ses portes il y a six ans grâce au professeur Francesco Lotoro. Converti au judaïsme avec sa femme, il lui manquait un lieu pour prier. C’est comme ça qu’il a appris qu’une église abandonnée fut à l’origine une synagogue. Remplie d’œuvres chrétiennes uniques du Moyen-âge, Lotoro dut lutter pour en faire une synagogue. Aujourd’hui les symboles juifs cohabitent avec les chrétiens, une cloche avec une étoile de David par exemple.
Avraham Zhilo, juif né dans la région, fournit un témoignage personnel de la transformation du site. Selon lui des pratiques juives se seraient poursuivies dans cette église, discrètement, notamment grâce à un prêtre converti de force au christianisme, qui serait retourné au judaïsme. Devenir prêtre aurait été une bonne couverture pour des convertis de force.
A partir du 13e siècle, les juifs ont connu des difficultés dans la région. Officiellement depuis 1510, ils ont été forcés de choisir entre le baptême ou l’expulsion. La plupart ont immigré à Thessalonique ou à Corfou.
Aujourd’hui l’évêque de Tirani a donné sa bénédiction à la nouvelle synagogue. Des cérémonies y sont organisées régulièrement même si les fidèles sont peu nombreux dans cette région très catholique, une quinzaine de familles seulement. A deux minutes de là, une autre église servait aussi de synagogue au Moyen-âge. La rue parallèle est appelée ‘’La rue des juifs’’, encore aujourd’hui. Un plan prévoit une future yéshiva, un centre de musique juive et d’autres institutions, mais aucune pierre n’a encore été posée.
Un bébé de Gaza sauvé par Israël
Des médecins israéliens ont sauvé un bébé palestinien dans un hôpital israélien. Âgé de sept mois le petit Odai Al-Kafarna était né avec un trou dans le cœur, l’empêchant de battre efficacement. Odai a été amené en Israël depuis Gaza pour subir une opération à cœur ouvert, rapporte theworld.org.
Sans intervention il n’aurait pas survécu. A présent, non seulement il est vivant mais il pourra aussi vivre tout à fait normalement, rapporte Jeffrey Godwin, médecin tanzanien en formation de trois ans en Israël avec l’Association Sauver le cœur d’un enfant.
Basée en Israël, l’organisation a sauvé plus de 2600 enfants atteints de malformations cardiaques congénitales dans 36 pays dont l'Irak, la Jordanie, le Soudan ou dans les territoires gouvernés par l’AP. Israël délivre également chaque année des permis à plus de 10.000 Palestiniens de la bande de Gaza pour leur permettre d'obtenir des soins médicaux dans des hôpitaux israéliens
La grand-mère du petit Odai, qui a accompagné son petit-fils a déclaré ‘’les gens sont bons. Des gens ordinaires sont bons partout. Nous n'avons pas de problèmes avec eux.’’ A son retour une fête a été organisée pour le petit. ‘’J'espère que c'est un bon signe pour la paix" a déclaré Mahmoud al-Kafarna, le grand-père d’Odai. "Peut-être qu’une famille comme la nôtre pourra un jour aller visiter un parent malade dans un hôpital israélien. Et peut-être, les relations entre Palestiniens et Israéliens, finalement, reviendront à la normale. C'est ce que nous désirons’’ a-t-il ajouté.
Hôtel 5 étoiles à Gaza
Un hôtel 5 étoiles a ouvert à Gaza. Sols en marbre, cinq restaurants de luxe, café surplombant la plage, chambres ornées de métal, téléviseurs à écran plat, grands lits et vues sur la mer font son charme.
Mais seules 80 des 222 chambres sont disponibles en raison du manque de demande. Par ailleurs les femmes ne peuvent pas nager dans la piscine et l’alcool est interdit, Hamas oblige.
Toutefois la société d’investissement Padico, détenue par le milliardaire Munib al-Masri, a décidé d’ouvrir l’hôtel en espérant récupérer au moins une partie des coûts et reste optimiste.
Padico a commencé la construction de l'hôtel en 1998, une époque optimiste pour la bande de Gaza. Les Palestiniens avaient signé des accords intérimaires de paix avec Israël, et un accord final pour mettre fin à des décennies de conflit semblait être à portée de main. Mais la région s’est effondrée dans la violence en 2001. La coquille de l'hôtel était pourtant en place dès 2006. Mais il a ensuite été gravement endommagé lors des affrontements entre le Fatah et le Hamas. Avec la prise du pouvoir par le Hamas et le blocus d’Israël et de l’Egypte, la société a eu des difficultés à faire parvenir les matériaux nécessaires à la construction. Il a encore été touché par des bombardements en 2008. Puis avec l’allègement du blocus, les constructions ont repris et l’hôtel a été achevé en juillet dernier.
Un officiel parlant sous condition d'anonymat a déclaré que l’hôtel serait testé un ou deux ans mais que son sort dépendrait de celui de Gaza. ‘’Nous avons fait nos devoirs. Le reste c’est aux politiciens et aux militants de décider", a-t-il indiqué.
Le mouvement social israélien vu par les Arabes de Judée-Samarie
"Israël est par inadvertance devenue une partie du Moyen-Orient". C’est ce qu’a déclaré le sociologue Honaida Ghanim. Citoyen israélien, né à Marja et directeur général de "MADAR, le Forum palestinien pour l'étude israélienne, le sociologue prétend que les récents événements en Egypte et en Tunisie ont eu un grand impact sur le mouvement de protestation israélien.
Sur leur site en ligne, un sondage mené par l’agence d’informations Ma’an indique que 14 032 lecteurs sur 18722 (près de 75%) pensent que ce qui se passe dans les rues d’Israël est influencé par le ‘’printemps arabe’’.
Pour Sufian Abu Zaida, membre du Fatah et ancien prisonnier qui enseigne actuellement sur la société israélienne à l'Université de Birzeit et Al-Quds Open University, les Israéliens ont aujourd’hui ‘’ quelque chose à apprendre de ces retardés’’, a-t-il précisé avec ironie.
Pour Ghanim il y a d’une part le néo-libéralisme qui a créé un fossé dans la société israélienne, d’autre part les réseaux sociaux en ligne, ayant eu un profond effet. Pour autant les Palestiniens se désintéressent largement de ce qui se passe en Israël. Pour Nariman al-Tamini, militante féministe du Parti du peuple palestinien, les demandes israéliennes sont à la fois des ‘’demandes de luxe’’ et déconnectées de l’univers palestinien.
Ces militants ont également beaucoup de mal à comprendre la ‘’rationalité israélienne’’.
Pour Tamini le principal élément manquant dans la vague de protestations israéliennes, est la déconnexion entre les luttes sociales et ce qu’elle appelle ‘’l'occupation israélienne’’. Pour Ghanim ‘’le mouvement va s'effondrer. Netanyahu apportera la Cisjordanie à Tel Aviv, ce qui signifie qu'il va mettre à niveau l'apartheid, et c'est tout’’. Abou Zaida, un autre militant, est le seul qui semble optimiste au sujet de la protestation. Il indique au contraire que ‘’le public va commencer à compter avec son gouvernement sur ce qu'il en est des dépenses sur les colonies et les colons. C'est sur le point de se produire. La justice sociale signifie une répartition égale des ressources du pays. Tout le monde sait que ce n'est pas le cas pour des raisons politiques et idéologiques’’. Et il ajoute : ‘’La protestation détruit l'image d'Israël des Palestiniens qui le voient comme un pays parfait, où tous sont riches, propriétaires de villas et font du commerce de voitures".
Les plus grosses manifestations d’Israël
300 000 Israéliens ont manifesté samedi soir contre la cherté de la vie. 280 000 personnes se sont réunies sur la rue Kaplan sous la bannière "Le peuple demande justice sociale." Ce fut la plus grande manifestation de l’histoire d’Israël.
Contrairement à la semaine précédente, les appels sur scène n’ont pas demandé la démission du gouvernement. Le corps de manifestants était beaucoup plus large, et mieux organisés, comprenant également les mouvements de jeunesse et les organisations de travailleurs.
Les chanteurs Shlomo Artzi, Rita et Yehudit Ravitz ont chanté sur scène et guidé les manifestants.
Le président de l’Union nationale des étudiants Itzik Shmuli a déclaré face à la foule : "Nous n’exigeons pas un changement de la coalition au pouvoir, nous exigeons une vision humaine de la politique économique, qui ne détruit pas les gens, qui peut voir la détresse des gens et non seulement des chiffres".
A Jérusalem 30 000 manifestants se sont réunis sur la place de Paris, soit le double de la semaine précédente. Parmi les intervenants on pouvait compter l’auteur Sayed Kashua, le rabbin Feuerstein Rafi d'Tzohar et le chanteur Mosh Ben Ari.
Le Nord du pays a lui aussi connu ses manifestations. 2000 personnes de Kiryat Shmona, et des kibboutzim et moshavim avoisinants ont bloqué la jonction Hametzudot dans le nord de la ville avant la tenue d'un grand rassemblement. Les participants comprenaient le maire de Kiryat Shmona, Nissim Malka et le président du Conseil Régional de Haute Galilée Aharon Valenciennes.
Les manifestants ont également bloqués le croisement Hashomrim dans la vallée de Jizreel. Après la tenue d'une manifestation à l'intersection, environ 300 des participants se sont rendus à Tel Aviv pour prendre part à la manifestation principale. Sous l’égide du syndicat étudiant Max Stern, la manifestation a réuni les campements de tentes de toute la région : d’Afula, de Nazareth, Nazareth Illit, Kiryat Tivon, Yokne'am, Baka al-Garbiyeh et Migdal Ha'emek. Des centaines de personnes, y compris des Druzes et des Arabes se sont également réunis à Nahariya vendredi après-midi.
Tous ont voulu envoyer un message clair, montrer au gouvernement la difficulté de la vie en périphérie et qu’il existe un Etat en dehors de ‘’l’Etat de Tel Aviv’’.
Ces manifestations interviennent après trois semaines de protestations connues comme le mouvement des tentes, mais plusieurs mois de protestations contre la vie chère, sur les produits laitiers, l’essence, l’huile d’olive, l’immobilier, et des salaires qui ne suivent pas.