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mardi 1er novembre 2011, par Myriam Ambroselli, Un écho d'Israël


La fin d’un mythe. Une équipe de scientifiques et de chercheurs a récemment plongé dans la Mer Morte, révélant la richesse des micro-organismes de ses profondeurs et de ses sources souterraines.

Déjà depuis les années 1980, les scientifiques étaient convaincus que la mer de sel abritait certaines formes de vie microscopiques végétales. En effet, la Mer Morte contient naturellement une prolifération d’algues. Mais une nouvelle série d’études menées par des chercheurs sous-mariniers vient apporter des preuves scientifiques sur la nature d’êtres vivants imperceptibles tapissant les fonds de ce lac de mystères.

 

Située au plus bas de la terre, à 450 mètres sous le niveau normal de la mer, la Mer Morte constitue une merveille naturelle unique au monde. Beauté sauvage, profondeur mystérieuse, elle réjouit autant les amoureux de la nature que les touristes en quête de sensations. En outre, elle offre de nombreux remèdes médicaux : sa boue noire et gluante présente de nombreux bienfaits pour la peau, tandis que l’air iodé et tonique qui l’environne est reconnu bénéfique pour l’asthme et la maladie de Crohn. Oui, la Mer Morte est indéniablement vivifiante. Mais ce n’est pas tout. En plongeant un peu plus loin dans ses profondeurs, ces plongeurs-chercheurs ont découvert une série de sources sous-marines alimentant la Mer Morte. Et à l’embouchure de ces sources, prolifèrent des variétés de micro-organismes dont certains n’ont encore jamais été décrits pas la science. « Nous nous sommes aventurés dans les sources profondes situées à 150 mètres du rivage, là où il n’y a plus de risques de trouver des artéfacts » explique Dany Ionescu, chercheur israélien travaillant actuellement à l’Institut de Microbiologie marine de Max Planck à Brême en Allemagne.

 

Après plusieurs sessions de plongées, Danny Ionescu et son collègue Christian Lott ont fait une série de photos rendant à l’évidence une Mer Morte grouillante de vie. Des tapis de bactéries recouvrent les abords des sources. « Il ne s’agit pas là des algues typiques que l’on rencontre habituellement dans la Mer Morte » souligne le chercheur interviewé il y a quelques jours par Israel21c.

 

« Nous avons constaté que la plupart des manifestations biologiques et biochimiques caractéristiques du milieu marin en général se trouvent également dans la Mer Morte, nous avons trouvé par exemple des tapis microbiens photosynthétiques couvrant les rochers du fond de la mer ». Pas de panique donc, aucun monstre marin digne de la mythologie n’a encore été découvert. Aucune créature étrange, ni l’ombre d’un poisson. Il s’agit de microbes survivant au fond de la Mer Morte grâce à une fine couche d’eau de source, l’eau de ces sources souterraines qui abritent le secret de vie de la Mer Morte. « C’est un écosystème très diversifié » souligne Danny Ionescu « il nous est difficile encore d’identifier le nombre d’espèces présentes dans ce milieu. Nous sommes en train d’obtenir des résultats qui bientôt seront publiés ». Les plongeurs-chercheurs ont en effet prélevé des échantillons du fond marin afin d’étudier de près les différentes espèces vivantes et leurs comportements. D’après les premiers résultats, il semblerait que ces êtres vivants microscopiques puisent leur énergie du souffre abondamment présent dans la Mer Morte.

 

L’équipe de Danny Ionescu, constituée également de scientifiques de l’Université Hébraïque de Jérusalem et de l’Université Ben Gourion de BeerSheva, vient ébranler de nombreuses idées reçues sur la Mer de Sel. Depuis la nuit des temps en effet, les biologistes ne se sont jamais efforcés à chercher des traces de vie dans la Mer Morte, se résignant à constater l’hostilité de son environnement et le danger que la plongée pouvait représenter pour les chercheurs si cette eau extrêmement salée était ingérée. Ainsi, peu nombreuses sont les études qui ont été menées pour explorer les profondeurs de cette mer magique et impénétrable qui repousse à sa surface ceux qui l’en approchent. Pour plonger dans la Mer Morte, un équipement spécial est requis : une combinaison constituée de nombreux poids pour contrebalancer les effets de gravitation inversée dû à la salinité extraordinaire de l’eau.

 

Selon Danny Ionescu, l’enjeu de ces découvertes biologiques est décisif pour le futur de la Mer Morte, aujourd’hui largement discuté. En effet, le projet de construire un canal entre la Mer Rouge et la Mer Morte comme réponse à la retraite possible de la Mer Morte fait l’objet de nombreuses controverses. Il est vrai que le niveau de la Mer Morte baisse chaque année, menaçant un patrimoine naturel mondial unique et une industrie hôtelière locale florissante. En raison du manque de pluie, le Jourdain n’alimente plus comme autrefois la Mer Morte au nord. En outre, les industries chimiques israéliennes et jordaniennes ont eu un impact important sur l’équilibre du milieu naturel délicat de la Mer Morte et de ses environs. Néanmoins, d’après les écologistes, l’eau de la Mer Rouge n’apporterait pas la solution et ne viendrait que rompre l’écosystème unique de la Mer Morte en ébranlant sa concentration extraordinaire en sels et minéraux. Danny Ionescu va dans leur sens : « La Mer Morte est une richesse nationale et un patrimoine naturel unique à préserver. Nous devons trouver un équilibre entre l’exploitation de ses minéraux à des fins économiques et la préservation du milieu. Il s’agit d’un écosystème qui vaut la peine d’être maintenu tel qu’il est pour la recherche et à de nombreuses autres fins ».

Il faut maintenir en vie celle qui trop longtemps est passée pour morte…

 

Source : Israel21c, 23/10/11.

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