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6 septembre 2011 2 06 /09 /septembre /2011 09:30

Par Misha Uzan

Article écrit pour http://un-echo-israel.net et publié sur ce site le 5 septembre 2011

 

Isaac-Kaplan.jpgAu hasard d'une balade à Jérusalem, au milieu de la rue Or Ha-Haim, nous fûmes attirés par un musée, et d'abord par son nom d'abord : Kaplan. Un nom juif très répandu, qui nous évoquait celui d'Eliezer Kaplan : le premier ministre des finances d'Israël, celui dont le nom a retenti aux oreilles de tous les Israéliens le 7 août 2011, jour de la manifestation des 300 000, rue Kaplan à Tel Aviv, devenu depuis samedi 3 septembre la seconde plus grosse manifestation de l'histoire du pays (celle du 3 septembre ayant fait monter le chiffre à 400 000). Ce musée toutefois n'est pas celui d'Eliezer Kaplan, mais celui d'Isaac Kaplan, un simple juif, un simple Kaplan, du nom du donateur du musée. On pénètre dans une maison traditionnelle de l'époque ottomane où vivait Rabbi Abraham Haim Weingarten et sa famille, une des premières familles ashkénazes du Yishouv dans la vieille ville de Jérusalem avant 1948. Mais à cette date, les habitants juifs fuient et abandonnent leur maison face aux armées arabes et l'occupation jordanienne de 1948 à 1967.

Puis vient 1967 et la libération : les Juifs recouvrent l'accès à la vieille ville et les Weingarten leur maison. Au fil des ans, ils décident d'en faire un musée sur la vie quotidienne du Yishouv, l'implantation juive depuis la fin du XIXe siècle à la guerre d'indépendance. Le musée ouvre en 1976.

IMGP4222-copie-1.JPGIl présente la façon dont on vivait à l'époque : autrefois chaque pièce rassemblait une famille et plusieurs familles se partageaient la maison. Aujourd'hui les six pièces présentent un salon ancien avec tables, chaises et mobilier occidental, une chambre à coucher, la façon dont on cuisinait, mais aussi comment on évacuait l'eau, lavait son linge, se mariait et même accouchait. La première pièce présente les décors des salles de séjour, qui servaient de salon et accessoirement de chambres, la nuit, où les habitants y couchaient des matelas. On pénètre ensuite dans une autre pièce où tous les éléments exposés touchent à la naissance des bébés : le lit de la mère accouchantque les familles du quartier se repassaient à chaque accouchementla robe de l'accouchée, le lit du bébé, son habit, et les objets de superstition destinés à chasser le mauvais œil. Dans un coin de cette pièce se trouve un espace fermé contenant tous les ustensiles de cuisine. On cuisinait à l'époque assis voire à même le sol. Les pièces entourent une courette où les familles se réunissaient, sans doute aussi pour cuisiner. Le musée comprend également une salle d'artisanat avec machine à coudre et autres outils. Il expose aussi beaucoup de photos de familles, des tableaux de l'époque et des photos de guerre, notamment de la guerre d'indépendance, ainsi que des expositions temporaires.

Entre les pièces d'exposition, on descend quelques marches pour pénétrer dans la synagogue : le complexe, en vérité, en comprend deux réunies en une seule : la synagogue Ha-Ari Ha-Kadosh le kabbaliste (Rabbi Lurie Ashkenazi), qui date de 1534, et la synagogue Or-Ha-Haïm qui l'a suivie, du nom du Rabbin Haïm Ben Atar, qui y a fondé une Yeshiva en 1742.

"Voici un petit musée qui vaut le détour. Sur la route du Kotel et au milieu des petites rues ensoleillées de Jérusalem, descendez les deux marches et pénétrez dans tout ce qui a fait la vie des habitants du Yichouv : leurs coutumes et leurs superstitions si près de celle de nos ancêtres." C'est le petit mot posté par une visiteuse française d'origine nord-africaine dans le livre d'or du musée Isaac Kaplan. Il faut la croire.

 Voir le site du musée (en hébreu ou en anglais) : http://oymuseum.datinet.co.il/

Reproduction autorisée avec les mentions suivantes et le lien vers cet article :
© Misha Uzan pour
http://un-echo-israel.net et http://mishauzan.com

 

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 12:36

 

Par Misha Uzan

http://mishauzan.com

 

 

Beer-Sheva.jpgCe week end j’étais à Beer Sheva.

Mon beau frère s’étant marié dimanche dernier, nous fêtions ce que nous appelons dans la tradition juive le Shabbat Hatan, le shabbat du marié, celui qui suit le mariage.

 

La belle famille de mon beau frère habitant à Beer Sheva, toutes les festivités s’y sont déroulées.

 

J’ai vécu six mois à Beer Sheva, ça m’a rappelé des souvenirs. Nous sommes allés sur les belles hauteurs de Ramot, nous avons parcouru la ville, le Big, le Canyon, la Tahana merkazit et ce weekend nous étions près de la vieille ville. Celle où, selon la tradition, Avraham aurait mis les pieds.

 

Mais le Hamas et les autres groupes terroristes de Gaza s’en fichent pas mal.

 

Jeudi les terroristes avaient pénétré en Israël depuis le Sinaï et fait sept morts. Jeudi soir j’étais à un autre mariage, dans un trou perdu en plein milieu du désert du Néguev. C’était original. On entendait les hélicoptères, ce n’était peut-être pas le meilleur moment mais c’était évidemment prévu depuis longtemps et nous n’allions pas nous arrêter de vivre à cause de terroristes moyenâgeux.

 

Je suis revenu dans la nuit de jeudi à vendredi à Tel Aviv, et vendredi après-midi j’ai repris la route pour le sud. C’était la fête, le mariage d’un ami d’enfance, puis le Shabbat Hatan de mon beau frère, un joli coin de bungalows décoré par les palmiers, c’est à peine si j’avais écouté les nouvelles.

 

 

Soudainement, samedi matin j’ai été réveillé par une sonnerie, une alarme, une alerte.

 

J’étais au lit, en caleçon de nuit, ma femme était sous la douche et ma fille d’un mois et demi dormait. La petite ne nous avait pas laissé tranquille de la nuit, alors à 8h30 un samedi nous ne nous étions pas encore levés. J’étais trop épuisé pour sauter du lit, laisser ma femme sous la douche (?) et courir en caleçon (vers où ?). J’ai simplement espéré. Ce n’était pas la première fois, alors je me suis dit que cette fois aussi, tout irait bien. A la fin de l’alerte, j’ai entendu un gros boum, et la vitre a un peu tremblé. C’était tombé plus loin, sur un territoire vide, par chance.

 

J’ai fini par me lever, tout souriant, je me suis rendu à l’office, on est allé manger et puis on a jeté mon beau-frère dans la piscine. On l’a tous rejoint, il faisait chaud, on s’est bien amusé.

 

Sous le coup de sept heures, une autre alarme a retenti. Nous mangions, c’est à peine si nous l’avons entendu. Quelqu’un s’est précipité : « il y a une alerte ». Un cuisinier nous a fait signe, il y avait un abri au fond de la cuisine. Le temps que les familles des deux shabat hatan — une centaine de personnes — trouvent leur route, tout était fini. Nous étions tous en plein milieu de la cuisine, nous n’avons pas atteint l’abri. Ma femme était sortie faire une course, j’ai pensé fort à elle. Ma fille s’est soudainement calmée, elle a compris que quelque chose se passait, que ça n’était pas le moment de pleurer. Il n’y avait rien à faire, en sourire peut-être, pourquoi pas raconter une blague, et puis en discuter. Nous ne pouvions pas faire comme s’il ne se passait rien.

 

La troisième fois il était presque neuf heures, nous étions sur le point de partir. Cette fois ce fut plus éprouvant. Au milieu du jardin, l’alerte a retenti. Nous avons laissé les valises, la poussette, les sacs de nourriture. La cousine de ma femme nous a montré l’abri. Jusqu’à présent nous ne l’avions pas trouvé. Nous sommes tous arrivés à temps, en courant, dans la panique. Tout le monde avait peur, le petit s’est mis à pleurer.

Les roquettes se sont fait entendre, plusieurs boums ont retenti. Plus loin un centre sportif était détruit, des maisons ont été touchées, un homme est mort. Une partie de la famille de ma femme était sur la route, le réseau téléphonique était saturé, pendant un quart d’heure, nous n’avons pas eu de nouvelles.

 

Nous sommes remontés vers le centre du pays dans l’heure mais depuis je ne peux pas m’empêcher de penser à ceux qui vivent dans la région, à mes amis, à ma famille, à tous les autres. Le lendemain, les alertes ont sonné cinq fois dans la matinée. J’ai senti aussi concrètement le poids de ces attaques sur l’économie du sud du pays. L’oncle de ma femme voulait prendre une autre nuit d’hôtel, avec ses quatre enfants, aller au restaurant, se balader, dépenser son argent. Devant les pleurs de son fils, il a pris sa voiture, direction Tel Aviv.

 

Cette situation illustre bien l’un des problèmes du pays.

Depuis Ben Gourion, tous les gouvernements israéliens veulent développer le Néguev, le succès est très relatif.

Les Israéliens se replient sur le centre, l’urbanisme y explose, tout comme les prix, tandis que la périphérie est délaissée.

 

Petit à petit le terrorisme arabiste et la colonisation arabe gagnent du terrain, à nouveau.

En 1979, Begin a donné le Sinaï à l’Egypte. Aujourd’hui les frères musulmans s’y insèrent, les terroristes y préparent leurs attentats, pénètrent en Israël. Ce qui s’est passé jeudi est une conséquence lointaine, mais certaine, du retrait de Begin. Israël a reculé, la liberté a laissé sa place, la terreur a avancé.

 

En 2005, Sharon a délogé des Juifs de leur maison dans la bande de Gaza. Depuis le Hamas s’y est installé et d’autres groupes terroristes pire encore. Aucune amélioration ne s’est fait sentir, bien au contraire. Les roquettes arrivent aujourd’hui jusqu’à Beer Sheva, ce n’était pas le cas avant.

 

Israël a encore reculé, Israël se rétracte. Le gouvernement a peur, il pense à septembre, à la diplomatie, il cherche le cessez-le-feu. Pour combien de temps ?

 

Tant que les missiles ne tomberont pas sur Tel Aviv, où samedi soir il y avait de l’ambiance, les opérations resteront limitées, disproportionnées — oui c’est vrai ! car sous-proportionnées —, presqu’insignifiantes.

 

Quant à ceux qui croient que deux camps réguliers s’affrontent, comme dans les guerres d’autrefois, qu’ils comprennent bien une chose : dans ses ripostes, Tsahal a visé des cibles précises, qu’il a d’ailleurs atteintes ; dans ses attaques le Hamas ou quelqu'autre groupe terroriste que ce soit, n’a rien visé du tout, il a tiré au hasard et son seul objectif était de tuer, de faire peur, de ruiner le tourisme, l’économie, le pays. C’est une différence morale qu’il ne faut jamais oublier, autrement on ne comprendra jamais rien.

 

Reproduction autorisée avec les mentions suivantes et le lien vers cet article : 

© Misha Uzan pour mishauzan.com

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 15:06

 

Par Misha Uzan : http://mishauzan.over-blog.com

 

Flotting on Dead SeaL’année 2011 a bien commencé au moins sur un point : le tourisme. 250 000 touristes ont posé les pieds sur le sol israélien en janvier 2011, ce qui est un record pour cette période de l’année et une augmentation de 17% par rapport à l’année précédente. Parmi eux 191 000, c’est-à-dire l’essentiel, ont passé sur place au moins une nuit, soit une augmentation de 16%. Ce n’est pourtant pas le temps qui les a poussés à le faire, ce mois de janvier a été plutôt froid pour la région, et un rien pluvieux, ce qui n’est pas de refus pour les habitants, mais un peu moins agréable pour les touristes. Les plus courageux d’entre eux n’ont pas hésité pour autant à flotter sur la mer morte, et malgré les 17-18°C,  c’est quand même moins désagréable qu’en été sous 44°C avec de l’eau qui ressemble plus à de l’huile qu’autre chose. Parmi ces touristes 23 000 sont  arrivés dans le cadre de navigations, croisières, etc ; des amoureux de l’eau et de la région sans doute. Enfin 34 000 n’ont touché le sol de la terre sainte que pour une seule journée, c’est ce qu’on appelle le tourisme d’affaires. C’est moins sympa pour le touriste qui n’en est pas vraiment un mais c’est bien pour les affaires du pays, aussi bien pour les compagnies internationales que pour l’industrie du tourisme. 96 000 personnes travaillent en outre dans ce secteur aujourd’hui, à ceux-ci s’ajoutent de nombreux autres milliers qui y participent de façon saisonnière. Le revenu du secteur est estimé à 33 milliards de Shekels (environ 6 milliards d’euro) pour l’année 2010, soit 9% de plus qu’en 2009.

Ces points sont positifs mais le secteur a encore beaucoup de travail à accomplir. On se souvient d’une étude très critique diffusée il y a quelques mois sur les prix trop élevés des hôtels des stations balnéaires notamment. Une question à l’étude au ministère du tourisme. Sous l’égide de Stas Misehznikov, le ministre russophone provenant du parti Israël Beitenou, les questions de tourisme sont en ébullition. Autre élément déclencheur, après une décision prise en juillet et des mois de travail, depuis hier les touristes en provenance d’Ukraine n’ont plus besoin d’obtenir de visas pour visiter l’Etat hébreu. 90 501 touristes ukrainiens sont arrivés en 2010, une augmentation de 23% par rapport à 2009. A présent avec la suppression du visa obligatoire le ministère vise 130 000 visiteurs ukrainiens en 2011 et près de 200 000 pour les futures années. Le nombre d’israéliens d’origine ukrainienne s’élevant à 500 000, Stas Misehznikov compte en grande partie sur le tourisme familial. De façon générale il a mis grandement l’accent depuis son entrée au gouvernement sur les pays russophones, une mine non suffisamment exploitée selon lui. Ce qui est sûr c’est qu’il a l’air de savoir de quoi il parle, et tant que ça fonctionne bien, on ne lui dira rien. Le ministre a également donné des directives pour plus de sympathie et moins de brutalité dans les contrôles de sécurité, qui peuvent rebuter de nouveaux visiteurs, et ne pas leur donner l’envie de revenir. Une très juste remarque. On espère simplement que le développement du tourisme profitera à tous, à l’extérieur du pays comme à l’intérieur.

 

Sources : Israël Hayom, Jerusalem Post

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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 17:42

 

Par Misha Uzan

 

Publié sur le site http://un-echo-israel.net le 18 décembre 2010.

 

 

Tentes-de-Beth-Nehemia.jpgIl fut un temps sans aucun doute, à ses débuts, où le peuple d’Israël était nomade, habitant la forme de bâtiment qui l’accompagne : la tente. Abel dans la Bible fut le premier bédouin, même condamné à l’être ; quant aux patriarches, en leur temps ils vécurent eux aussi dans une tente. Mais dans une perspective de compréhension des grandes tendances générales de l’histoire longue, on peut lire aussi dans l’histoire d’Israël, dans la volonté de s’installer en terre promise, dans celle de se construire et d’ériger son histoire sur un territoire déterminé, dans un pays donné, non seulement l’acte de solidification du peuple hébreu mais aussi un ancrage dans la sédentarisation (malgré l’exil et l’image du juif errant qui surviennent plus tard au moyen-âge). Car depuis les temps de nomadisme entre la Mésopotamie, l’Egypte pharaonique et Eretz Israël, la sédentarisation et les villes fortifiées ont bel et bien fait leur chemin. Ainsi du peuple d’Israël aux royaumes d’Israël et de Juda et jusqu’à l’Etat d’Israël moderne, le mode de vie généralement précaire et peu confortable des nomades et des tentes a laissé la place à la sédentarisation, aux bâtiments en pierre, en béton et en ciment, jusqu’aux grandes tours de luxe ultramodernes de Jérusalem, Haïfa ou Tel Aviv.

 

Tentes-de-Beth-Ne-hemia.jpgPour autant dans un élan qu’on appellerait aujourd’hui exotique, alternatif ou simplement divertissant, la culture de la tente se maintient. Sous des formes diversifiées et nouvelles. On connaît bien sûr les tentes des bédouins du Néguev. A l’occasion certains complexes proposent aux touristes locaux et internationaux de s’adonner au mode de vie bédouin pour quelques jours : dormir dans une grande tente, manger à même le sol, et sans couverts, tous dans le même grand plat. Une expérience. Ailleurs d’autres formes originales d’habitats temporaires forment villages, implantations, kibboutzim, Moshavim. A 20 kilomètres au sud de Haïfa, le village de vacances de la plage Dor (la plage Génération), les vacanciers sont invités à dormir dans des igloos. En matériaux de tentes ou en pierre, les zimmerim (les chambres) sont construites arrondies, imitant les habitations mystérieuses des Esquimaux du pôle nord. Ici ou là des œuvres originales tentent de donner un peu de goût et de confort à la vie des gens. S’ajoutent à cela un ensemble de sous-cultures — le camping, la randonnée (très populaire en Israël), la sanctification de la terre ou la volonté de la connaître en la parcourant d’un bout à l’autre, ainsi que l’armée au sein de laquelle toute formation comprend une période en territoire vierge de construction —, tout un ensemble de croyances, de modes de vie, d’exercices ou simplement de divertissements qui placent la tente au cœur de leur fonctionnement.

 

 

C’est sur ce modèle que certains habitants en Israël ont envisagé de construire des tentes modernes permanentes. Dans la petite campagne israélienne, à Beth Nehemia un moshav à six kilomètres à l’est de l’aéroport Ben Gourion, la tente fait partie du décor. Bien que l’ensemble du moshav soit encore constitué en majorité de maisons de béton, des tentes professionnelles, spacieuses, confortables ont fait leur apparition. A la fois moderne et écologique, la construction des tentes est assurée par une société israélienne qui prône le développement de ce type d’habitat. De petite surface lorsque vue de l’extérieur, à l’intérieur on s’y sent à l’aise et aussitôt détendu. Trois tentes ont déjà vu le jour à Beth Nehemia, en location actuellement, elles ont coûté environ 170 000 Shekels (un peu plus de 30 000€) à leur propriétaire. Un prix tout à fait alléchant si on le compare à celui des appartements dans la plupart des villes de la région.

 

 

Givat YoavDans la même lignée c’est tout un village de tentes inspirées des lointaines contrées mongoles qui se crée depuis 2007 à Givat Yoav en Galilée sous l’instigation de la famille Tzafrir. Depuis les efforts de Sarah Tzafrir pour créer la première tente, le village est aujourd’hui composé de cinq tentes équipées d’air conditionné et de chauffage, quatre tentes pouvant contenir jusqu’à 10 personnes et une de six personnes. Bien que douches et toilettes soient situées dans un compartiment à l’extérieur de la tente, certains visiteurs n’ont pas hésité à parler de ‘Hilton des tentes’ ou de ‘Home away home’, c’est-à-dire de maison loin de la maison pour décrire leur confort. A noter que contrairement à Beth Nehemia où les tentes accueillent des locataires permanents, le village mongole de Givat Yoav est destiné au tourisme et aux visiteurs venus passer quelques jours. A l’est du lac de Tibériade et à l’entrée du Golan, Givat Yoav est, comme Hof Dor, une destination originale pour visiter la région. Vous n’avez plus qu’à faire votre choix parmi ces destinations et d’autres où vous trouverez des habitations et des idées toujours plus originales.

 

Quelques sites de repères :

 

http://hometent.co.il/

http://www.gkhan.co.il/

http://tent.co.il/

http://www.havilotnofesh.co.il/hofdor/

 

Merci aux habitants de Beth Nehemia et de Givat Yoav pour leurs informations précises.

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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 18:41

Article publié une première fois dans le supplément Le Lien du journal Israël Actualités, Edition du 6 novembre 2009


Publié sous une version un peu différente dans le Jerusalem Post, Edition du 23 au 29 mars 2010.

 

 

Au moment où Israël connaît une importante crise avec son plus grand allié musulman, la Turquie, nous sommes allés faire un tour de l’autre côté de l’alliance traditionnelle Israël/Turquie/Etats-Unis. Nous sommes partis en Grèce. Un pays qui pour des raisons historiques et géopolitiques, reste traditionnellement hostile à la Turquie, aux Etats-Unis et à Israël. Malgré l’intérêt que porte Israël à certains pays d’Europe centrale et de l’est, comme la République tchèque qui le lui rend plutôt bien, le temps n’est peut-être pas encore à l’heure des renversements d’alliance dans le cas de la Grèce (mais qui sait ?). L’histoire du  pays pourtant, fait une grande place aux Juifs.

 

 

 

bethshalom extérieurAlors qu’elle sort d’élections législatives anticipées où le PASOK(le parti socialiste) de George Papandréou a repris le pouvoir et alors que le pays — aux portes de l’Europe —  est confronté à des vagues migratoires clandestines, notamment d’Iraq et d’Afghanistan, nous avons voulu, loin des nouveaux immigrants et des problèmes majeurs du pays, porter notre attention sur une toute petite communauté, apparemment insignifiante mais qui toutefois porte en elle toute l’histoire de la Grèce et de sa capitale Athènes depuis les temps les plus anciens :  la communauté juive.

 

L’histoire de la présence juive en Grèce et à Athènes remonte à la haute antiquité lorsque des juifs ouvrirent des comptoirs commerciaux dans la péninsule. Ils obtinrent très tôt une place reconnue pour leur utilité dans le pays. On a d’ailleurs retrouvé au cours de fouilles tenues en 1977, les traces d’une ancienne synagogue datant du IVe-IIIe siècle avant l’ère chrétienne, à l’intérieur même du site de l’ancienne Agora d’Athènes, le centre culturel et politique de la capitale de l’Attique dans l’antiquité. Mais c’est même bien avant qu’on estime la présence d’une communauté juive, au moins au premier exil babylonien datant du sixième siècle avant l’ère chrétienne. En ce sens, là-bas comme dans d’autres pays, on peut dire que l’histoire de la communauté juive fait partie intégrante de l’histoire nationale même si les événements et les catastrophes contemporaines ont considérablement réduit les effectifs de la communauté. Aussi des 77 000 juifs vivant principalement à Thessalonique et dans les îles ioniennes avant la seconde guerre mondiale, il n’en reste aujourd’hui que 6000. Et c’est principalement à Athènes, soit dans une ville qui compte 800 000 habitants et une banlieue peuplée de trois millions d’âmes, qu’on dénombre aujourd’hui la plus grande communauté de Grèce, soit le ridicule effectif de 3000 personnes, dont à peine 200 selon les responsables communautaires, fréquentent régulièrement les institutions cultuelles et culturelles.

 

Synagogue Beth-ShalomC’est pourquoi une ville de prés de 3000 ans d’histoire et presque autant d’histoire juive, ne comprend que deux synagogues. De taille moyenne qui plus est. On les trouve à deux pas de la Plaka, le quartier historique et touristique d’Athènes, avec pour voisin l’Agora et l’Acropole visible en haut de la colline.

Respectivement aux numéros 8 et 5 de la rue Melidoni, l’une fait face à l’autre. La plus ancienne, la synagogue ashkénaze est appelée ‘Etz Hayyim’ (l’arbre de la vie) ou Ioannina (du nom de la ville de provenance des juifs qui l’ont construit, au nord-ouest de la Grèce) ; elle fut construite en 1904. On l’appelle aussi la synagogue romaniote. Ce nom est plus généralement celui donné aux plus anciennes populations juives locales, les juifs d’origine gréco-romaine, de langue grecque (par opposition à ceux qui, dès la fin du XVe siècle y parlent le ladino) et dont l’immigration remonte aux origines de la ville. Elle n’ouvre en vérité ses portes que pour les grandes affluences des fêtes de Tichri. Seule la synagogue sépharade est ouverte toute l’année. La présence de ces juifs sépharades provient pour l’essentiel de l’expulsion d’Espagne de 1492. C’est alors que se sont fondées les grandes communautés sépharades de Grèce, dont la plus célèbre fut Salonique, aujourd’hui Thessalonique. Une ville qu’on aimait parfois nommer la Jérusalem des Balkans et qui, aux XVIe-XVIIe siècles comprenait une majorité de juifs, jusqu’à 68% en 1613. Quant à Athènes, elle fut longtemps sans synagogue. Après la première construction romaniote de 1904, la communauté sépharade d’Athènes se dote elle aussi en 1935 d’une synagogue construite selon ses rites et coutumes. Elle fut ensuite rénovée dans les années 70. D’extérieur la façade de la synagogue Beth Shalom étonne par son marbre et son style néo-classique. L’intérieur pourtant, de style plus austère, reflète une architecture orientale assez banale, courante parmi les synagogues sépharades. Mais elle s’inspire aussi de l’art grec orthodoxe dont les églises et les dômes n’ont pas grande ressemblance avec les cathédrales d’Occident. Surtout et c’est ce qui vaut l’intérêt, l’influence grecque orthodoxe se perçoit dans l’habit que revête parfois le rabbin — semblable aux prêtres grecs orthodoxes(semblables aux popes que l’on peut voir aussi dans la vieille ville de Jérusalem) —, et surtout dans l’air des prières, c’est-à-dire à la façon dont on les chante. Dans les synagogues francophones par exemple, en Israël même, certaines traditions persistent. Aussi certains chantent-ils une prière sur l’air de La Marseillaise. Le même phénomène se reproduit dans la synagogue d’Athènes. Celle-ci n’appartient nullement à un courant réformé ou libéral et pourtant on se croirait parfois dans une église ! C’est tout à fait original !

 

Synagogue IoanniotikiToutefois une chose reste néanmoins et malheureusement commune. La rue est en effet réservée au centre cultuel et elle est protégée à la fois par des poteaux prévenant les voitures-béliers et par un poste de police. Les attaques ne sont pourtant pas plus nombreuses qu’ailleurs, mais compte tenu d’une forte activité d’extrême-gauche (à l’origine d’une part des émeutes l’an dernier) et d’un sentiment anti-américain très fort chez les Grecs pour des raisons historiques, sentiment qui s’accompagne trop souvent d’une hostilité envers Israël et d’un soutien à ses opposants, les autorités ont préféré prendre les devants. Aussi la communauté étant très réduite, aux nouveaux venus on a coutume de demander une pièce d’identité. Néanmoins celui qui n’a rien à se reprocher peut profiter du calme du quartier et de son histoire. On conseillera aussi au visiteur à la recherche de traces juives un petit tour au petit musée juif d’Athènes qui donne modestement quelques exemples d’une vie juive dans la région avant la guerre et au dix-neuvième siècle.

 

Aujourd’hui Athènes comme la Grèce sont peu convoités par le public juif. Le tourisme juif se limite aux grands sites de la Grèce antique et au tourisme balnéaire en Crète, la plus grande île du pays qui attire surtout les touristes israéliens. Et les Grecs nous le rendent bien. De siècles d’existence, il ne reste que peu : quelques traces, une toute petite communauté, le souvenir et quelques airs gréco-israéliens très populaires en Israël. Mais le pays revête une grande histoire juive, qu’il est passionnant de découvrir ou d’approfondir et qu’il serait dommage d’oublier.

 

 

 

Quelques repères bibliographiques :

 

1. Gilles Veinstein, Salonique 1850-1918, la "ville des Juifs" et le réveil des Balkans, Paris : Editions Autrement, 1993, 294pp.

  1. Shmuel Trigano, Le monde sépharade, Paris : Editions du Seuil, 2006, 2 vol., 812pp.
  2. Efthymiou, Efstratios, Les relations gréco-israéliennes : de l'inexistence à la coopération : le point de vue grec, IEP Paris :S.I., 2001, Mémoire de DEA
  3. Sevillias, Errikos. Athens-Auschwitz, Lycabettus Press, Athens, 1983

5. http://www.greecetravel.com/jewishhistory/museum.html

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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 17:12

Publié sur le site http://www.un-echo-israel.net le 16 janvier 2010

 

Beth Ha'ir Tel AvivRésidents et visiteurs de Tel Aviv ont eu l’occasion, tout au long de l’année 2009, d’observer et d’admirer le développement de la ville centenaire par des expositions de photos et de films qui jalonnaient toutes les grandes rues, avenues et boulevards. L’année du centenaire s’étant achevée, depuis l’inauguration du 17 décembre, l’ensemble de ces expositions sont disponibles au nouveau musée historique de Tel Aviv, appelé Beth Ha’ir (littéralement la Maison de la Ville). Tous les films, photos, et témoignages recueillis essentiellement auprès de particuliers constituent aujourd’hui le matériau du musée. A l’initiative de la municipalité de Tel Aviv, du Département de la jeunesse et des sports et du comité du centenaire, ceux-ci ont été recueillis auprès des citoyens de la ville. L’objectif avoué est de recomposer l’histoire de la ville par les moyens modernes, qui épousent le développement de la ville : la photo, le cinéma, la télévision, la musique, internet…

 

Place Bialik à Tel Aviv. CinémathèqueLe musée prend place sur le square Bialik qui vient finir la rue du même nom. D’un côté l’avenue Allenby, de l’autre de grands escaliers qui mènent à quelques rues du quartier Dizengoff ; la rue est elle-même parsemée de maisons de style Bauhaus et sur le square, au centre se trouve une grande fontaine et à côté du musée, une médiathèque. C’est donc tout un nouveau centre culturel qui se crée progressivement. Le bâtiment qui accueille le musée a d’ailleurs lui aussi son histoire. A l’origine construit pour être un hôtel, il devient en 1925 la mairie de Tel Aviv, et ce pour 40 ans. Jusqu’au déménagement de la municipalité vers son bâtiment actuel, place Itzhak Rabin, anciennement place des Rois d’Israël. Puis le 17 décembre dernier, dernier événement de l’année du centenaire, le bâtiment, entièrement remis à neuf, inaugure en son sein, le nouveau musée historique de la ville de Tel Aviv. Rénové, bien que fidèle à son image originelle, il illumine encore un peu plus la Rue Bialik de son style Bauhaus moderne, avec sa forme arrondie, ses balcons, ses grandes terrasses. Plus de 15000 photos de l’histoire de Tel-Aviv – Jaffa y sont exposées. On y trouve en outre une photo de ce même bâtiment datant des années 20, d’où l’on peut constater la fidélité de la rénovation. Sur quatre étages, le musée retrace l’histoire de la ville. A l’entrée au rez-de-chaussée ainsi qu’au premier étage, les photos sont exposées par thème. On y retrouve des bâtiments, des rues, des événements majeurs de la ville d’aujourd’hui : la construction du centre Dizengoff, l’édification de la promenade le long de la mer, plus petite à l’époque ; l’ancien zoo de Tel Aviv, aujourd’hui disparu et ses locataires déplacés au Parc Safari de Ramat Gan ; les changements du nord de Tel Aviv autour du fleuve Hayarkon, ceux du boulevard Rothschild, l’un des premiers de la ville, ou de l’avenue Allenby ; parcs, cafés, cinémas, résidents, balcons, les vacances, les fêtes, l’ancien casino-café de luxe Galei Aviv, aujourd’hui disparu ; tout y passe. Au premier étage on entre aussi dans l’ancien bureau du maire de Tel Aviv, décoré de portraits et autres tableaux ou sculptures d’époques. S’y trouve aussi l’ancienne salle de réception, la salle de conférence, le magnifique escalier d’origine au milieu du bâtiment et les magnifiques terrasses et balcons qui donnent une vue sur toute la ville. Six maires de Tel Aviv - Jaffa ont tenu leurs fonctions dans ces bureaux : Meïr Dizengoff, David Bloch, Moshe Shlush (quelques jours seulement), Yisrael Rokach, Haïm Levanon et Mordechaï Namir. Au dernier étage, on peut aussi écouter une quarantaine de chansons qui depuis des décennies ont mis Tel Aviv en musique. Enfin surtout, au sous-sol est aménagé d’une part un grand écran qui diffuse des images de la ville à travers le XXe siècle, et d’autre part des postes d’ordinateurs qui servent d’instruments de recherche pour consulter nombre d’archives sur la ville dans tous les domaines : événements politiques, culturels, musicaux, nationaux, développement des rues et des immeubles, etc. Si la plupart des documents datent des années 20 à 70, l’ensemble des 100 ans de Tel Aviv en image et en musique se trouve au Beth Ha’ir. Le prix d’entrée est très abordable, le musée varié et agréable et recommandé à quiconque voudra faire connaissance avec la ville blanche. Une ville jeune et dynamique, qui en 100 ans est devenu une des grandes places du Moyen-Orient, un nom connu dans le monde et une des plus grandes réalisations des mouvements hébreux et sionistes modernes.

 

Beth Ha'ir. 2e étage

Beth Ha’ir, 27 rue Bialik

Du lundi au jeudi : 9h-17h

Vendredi : 10h – 14h

Fermé le dimanche.

Tél : 03-724 03 11

Réservation pour visite en groupe : 03-525 45 30 (Miri)

 

Entrée : 20 NIS.

Entrée pour les étudiants, les soldats, les mineurs : 10 NIS.

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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 19:05

Publié le 24 septembre sur le site http://www.un-echo-israel.net

 

Photo Kibboutz Nir DavidAu sud-est de Nazareth, à environ 20 kilomètres d’Afula et à cinq minutes de la ville de développement de Beth Shean non loin de la frontière jordanienne, se trouve dans la vallée d’Harod le kibboutz Nir David, anciennement Tel Amal.

 

C’est à Ramat Gan en 1932 que se créée la communauté qui fondera plus tard le premier kibboutz de la vallée de Beth Shean. Parmi eux, des membres fondateurs du mouvement de jeunesse Hashomer Hatzaïr (le jeune gardien). En 1934 un premier groupe est envoyé cultiver une terre achetée par le Fond national juif près de Tel Shuk. Les émeutes arabes de 1936 à 1939 précipitent alors les choses. Le 20 avril 1936, les premières récoltes sont brulées et les plantations arrachées. Déterminés à récupérer ces terres et à prévenir de futures attaques, les membres de la communauté kibboutzique, victimes partout des razzias arabes, mettent au point le plan « Tour et muraille ». En une seule nuit sont construites murailles de protection tout autour et une tour de contrôle au centre des habitations. Le 10 décembre 1936 donc, le kibboutz Tel Amal est né, le second du genre après Kfar Hittim trois jours plus tôt, et le premier de la vallée. Entre 1936 et 1939, près de 52 implantations de ce type ont été érigées un peu partout dans le pays et surtout en Galilée. Dans les années 1940, le kibboutz prend le nom de Nir David, en hommage à David Wolfsohn, second président de l’Organisation sioniste mondiale.

 

Aujourd’hui, Nir David est un petit coin de paradis. Au pied du Mont Gilboa, un endroit merveilleux pour se relaxer et se reposer du bruit de la ville. Les kibboutzniks ont formé là-bas une campagne israélienne où le stress et le culot de la ville n’ont pas lieu d’être. Un livre d’Amos Oz à la main, le calme régnant tout le long, il fait bon se promener entre les maisons et les jardins ouverts sur l’extérieur du kibboutz et sentir sous ses pieds la douceur de pelouses parfaitement entretenues. Les kibboutzim n’ont pas récolté leur réputation d’hospitalité pour rien, Nir David est un lieu où il n’est pas rare de saluer les promeneurs inconnus. Malgré les évolutions économiques et idéologiques du kibboutz, l’individualisme n’y est pas encore total, l’atmosphère d’une vie en communauté perdure ! Situé au-dessous du niveau de la mer, Nir David bénéficie aussi de la beauté de la rivière Asi qui le parcourt de long en large. Aussi se laissera-t-on séduire par une nage solitaire sur quelques centaines de mètres ou par une petite balade en canoë kayak.

 

Comme beaucoup de kibboutz en Israël, celui-ci vit aussi de son agriculture et de son usine, productrice de papier adhésif et sans carbone. C’est aussi là que se sont essayés les premiers pêcheurs d’Israël et la pêche y est encore une activité très répandue. On peut y admirer également un ranch où les membres du kibboutz, un peu plus de 650 personnes, peuvent pratiquer l’équitation. Mais c’est surtout son activité touristique qui fait de l’ancien Tel Amal un lieu à ne pas rater. Muni d’un complexe de Zimmerim (de ‘Zimmer’ qui signifie ‘chambre’ en allemand), petites cabanes équipées de façon moderne qui font figure de bungalows, le kibboutz comprend aussi un complexe sportif composé d’une piscine semi-olympique, de terrains de sport et d’une salle de musculation. Le zoo australien du kibboutz est aussi le seul endroit en Israël où l’on peut caresser des kangourous et admirer des koalas. Les passionnés d’archéologie pourront également faire un tour du côté du petit musée archéologique du kibboutz. Mais c’est surtout à Sachné (ancien nom arabe de la source) ou Gan Hashlosha que les Israéliens de la région ou plus loin viennent passer leur fin de semaine. A la source de la rivière Asi en effet, c’est un autre coin paradisiaque, quoique noir de monde le samedi, dont chacun peut profiter. Cascades d’eau en tout genre et petits passages étroits entre les roches sont au rendez-vous et valent vraiment le détour.

Que ce soit pour passer un moment agréable sous l’eau, sur l’herbe ou dans un restaurant de la région qui a tout d’une taverne provinciale, le kibboutz Nir David est un endroit plus qu’agréable à découvrir.

 

 

Le site du kibboutz.

http://www.nir-david.org.il/

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12 avril 2009 7 12 /04 /avril /2009 09:55

Publié dans le journal Eden 94, Revue des communautés juives du 94, Printemps 2009

 

tel aviv bordIl y a tout juste 100 ans, quelques hommes se réunirent sur les dunes qui longeaient l’ancienne ville de Jaffa et ici ils formèrent la première ville sioniste : Tel Aviv, la colline du printemps.

 

Décidément on ne manque pas d’anniversaires ces temps-ci. On se souvient bien entendu des 60 ans d’Israël en mai dernier et des festivités qui les avaient accompagnées, un peu partout dans le pays, et un peu aussi dans le monde. On se souvient un peu moins, en revanche, des 120 ans de Petah Tikva, survenus il y a quelques mois. Quelques articles dans les journaux avaient souligné l’anniversaire de la vieille implantation créée en 1878 par des pionniers orthodoxes. Mais son anniversaire est passé presque inaperçu.

 

Tout est fait pour éviter le même désintérêt pour Tel Aviv. La mairie a littéralement mis le paquet. En plus des quelques célébrations annuelles telles que la nuit blanche ou  le marathon, qu’on pourra retrouver aux couleurs des 100 ans, un nombre impressionnant de festivités se dérouleront tout au long de l’année. Festival de jazz en février dernier, festival d’éducation et festival nostalgique célébrant l’histoire de la ville blanche en mai, opéra La Scala de Milan en juin, festival de jeunes en plein air et pyjama party en août, ou encore festival international d’art en septembre, les Tel aviviens et tous ceux qui décideront de s’y joindre ne manqueront pas de fêter l’anniversaire de la première ville hébraïque moderne. Un gala d’ouverture des festivités est prévu pour le 4 avril, accompagné d’un concert sur la place Rabin, en face de la mairie. Nombre d’inaugurations, et non des moindres, sont aussi à l’ordre du jour. En novembre, la ville inaugurera enfin le théâtre Habima, entièrement rénové pour l’occasion ; et en décembre elle ouvrira un nouveau musée d’histoire de Tel Aviv. La mairie dirigée par Ron Huldaï, tout fraîchement réélu, a entrepris d’inaugurer trois routes qui traverseront les différents quartiers de la ville. La route blanche tout d’abord, le 27 mai, qui parcourt les principaux sites d’architecture moderne de la ville — Nevé Tsedek, le boulevard Rotschild, la place Rabin, les jardins de Sarona, Ahouzat Bayit, ou encore la rue Bialik — qui lui ont fait mériter le statut de « ville blanche » à l’UNESCO. Le 18 juin ensuite, on célébrera la Tel Aviv balnéaire par l’inauguration de la « route bleue » qui longera toute la côte, depuis le vieux port de Jaffa (les villes de Tel Aviv et de Jaffa ayant été unifiées administrativement depuis 1949) jusqu’au port du nord de Tel Aviv. Enfin, le 7 octobre s’ouvrira aussi bien le festival écologique pour les familles que la « route verte » tout au long de la rivière Yarkon, du parc Hayarkon et des jardins de la ville en hommage à l’idée de cité-jardin des fondateurs, encore pleinement d’actualité.

 

Ron HuldaïLes festivités recouvreront à vrai dire plusieurs aspects : un aspect temporel — puisque s’étalant sur toute l’année — ; et une importance spatiale puisque touchant toute l’étendue de la ville, du vieux Jaffa aux riches quartiers nord. Les 100 ans auront même un cadre mondial si l’on pense que la soirée « Tel Aviv plage » sera reprise successivement à New York, Paris, Copenhague et Vienne. Un projet financé par le ministère du Tourisme et des Affaires étrangères. La fête sera donc grandiose dans l’espace et dans le temps. Mais pas seulement. Elle le sera aussi politiquement puisque fin février dernier le gouvernement national lui-même a jugé bon, malgré l’opposition de 5 ministres dont Tsipi Livni (alors ministre des affaires étrangères) d’inclure l’anniversaire de Tel Aviv au cœur même des célébrations des 61 ans de la création de l’Etat. Le monde des media lui non plus n’a pas été laissé de côté. En plus d’un site Internet hébergé par walla.co.il — l’un des plus visités d’Israël — http://tlv100.walla.co.il, depuis le début de l’année ce sont tous les Israéliens qui sont invités à participer à l’anniversaire de la ville blanche au moyen d’une publicité télévisuelle diffusée dans tout le pays, animée par l’acteur des pubs de la banque Discount (réputées pour leur originalité) et appelant les téléspectateurs à envoyer vidéos, photos ou symboles marquant l’histoire de la ville. L’histoire de la ville et avec elle celle du sionisme.

En bref, si vous ne l’avez pas encore compris, les 100 ans de Tel Aviv sont une nouvelle excuse pour nous rejoindre et passer vos vacances au sud-est de la méditerranée.

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6 février 2008 3 06 /02 /février /2008 10:19

Publié dans le Journal Eden 94, Revue des Communautés juives du 94, automne-hiver 2007-2008

 

 

Israël flagIsraël ne finira jamais de nous étonner. En bientôt 60 ans d’Etat et moins de 150 ans de sionisme, ce petit pays exceptionnel est devenu l’un des grands carrefours culturels et linguistiques du monde. Difficile dans l’Etat juif de passer une seule journée sans entendre d’autres langues que l’hébreu. Et pas besoin pour cela de passer par les universités internationales ou les aéroports. Chaque ville a ses nouveaux immigrants qui amènent avec eux leur langue et leur culture. Une ville comme Be’er Sheva par exemple, avec ses 185 000 habitants qui en font la sixième ville du pays après Jérusalem, Tel Aviv, Haïfa, Rishon-Le-Tsion et Ashdod, ne comptent pas moins de deux centres d’intégration pleins de centaines de nouveaux immigrants. C’est au centre Yeelim que nous avions suivi nos nouveaux immigrants du 94 (Eden 94 n°1 et 2) et c’est avec plaisir que nous les retrouverons tous dans un prochain numéro ; mais c’est avec un intérêt tout aussi grand que nous avons découvert tout l’univers qui les entourait là-bas. Car les Français ne sont bien sûr pas seuls à monter en Israël. On y retrouve toujours un grand nombre de Russes, d’Ukrainiens et d’immigrés d’ancienne U.R.S.S. bien sûr, mais pas seulement. Comment ne pas s’émerveiller devant tant de Juifs venus du monde entier, d’Angleterre, d’Uruguay, du Mexique, du Pérou et même du Venezuela, mais aussi de Serbie, de cetTE Inde en plein essor, des Etats-Unis bien sûr et de Cuba !

 

De ces deux derniers pays nous avons rencontré des gens dont l’expérience sort de l’ordinaire. GeorgeS, par exemple, est un ancien soldat américain. Immigré de Biélorussie à 9 ans, il s’installe en Californie où il vécut jusqu’à ses 28 ans, avant de rejoindre Be’er Sheva. En Israël aujourd’hui, il n’en reste pas moins un fier patriote américain. Il y a moins d’un an d’ailleurs, il était en Irak, soldat réserviste pour l’U.S. Army. Comme trop d’Israéliens malheureusement, il a lui aussi des connaissances et des amis tombés au combat. Lui aussi ne manque pas d’anecdotes à raconter, sur ses rencontres en Irak, bonnes et mauvaises, sur les Irakiens qui coopèrent avec l’armée des Etats-Unis et ceux qui luttent contre, sur les terroristes bombes-humaines, sur les barrages et sur les opérations de sécurité auxquelles il a participé. A 28 ans seulement, c’est un jeune homme plein de lucidité et d’expérience dont bénéficie l’Etat d’Israël.

Dans un registre tout à fait différent mais ô combien passionnant, ce n’est autre que José Levy Tur, ancien président de la communauté sépharade de La Havane à Cuba, que nous rencontrions. Né à Cuba dans les années 40, d’un père originaire de Turquie, c’est toute l’histoire du Cuba de Fidel Castro que José a parcourue. La crise des fusées de Cuba en 1962, la rupture des relations avec Israël en 1973 ou bien la crise de l’ambassade du Pérou en 1980, tout ça il l’a vécu de près. Fidèle à la révolution cubaine à ses débuts, il a senti les choses tourner dans les années 70 lorsque, pour des raisons sur lesquelles il serait trop long de revenir, il a vu sa carte d’identité frappée d’un « Resistrado » (Résistant). Un simple mot qui le privait de travail pendant trois ans et qui lui ouvrait les yeux sur les méthodes autoritaires voire totalitaires de son pays. C’est donc difficilement qu’il remontait la pente, sans travail légal, sans argent et sans possibilité de partir. En 1994 finalement, il devenait président du centre hébraïque sépharade de La Havane. Une communauté représentant 65% des Juifs de Cuba, bien que financièrement moins importante que son homologue ashkénaze. Pendant toutes ces années aussi, il voyait Cuba se vider doucement de ses Juifs, principalement pour les Etats-Unis. D’après lui SURTOUT pour des raisons économiques. Et bien que ne se pensant pas attaqué directement en tant que Juif à Cuba, mais plutôt pour des raisons politiques — parmi lesquelles les Juifs sont souvent des sionistes en puissance —, poussé par sa fille après la mort de ses parents, José Levy Tur engageait la longue procédure pour une aliya en provenance de Cuba. Perdant tous ses biens après avoir vendu ce qu’il a pu, contrôlé par le gouvernement cubain mais aidé dans sa démarche par l’ambassade du Canada, il partait pour l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, après une escale à Paris. Accompagné de sa femme et de sa fille, c’est pour le moment grâce à l’aide de l’Etat d’Israël et du panier d’intégration qu’il vit à Be’er Sheva, trop âgé aujourd’hui pour travailler. Quant à sa femme, plus jeune que lui, et sa fille surtout, elles s’intègreront pleinement à la société israélienne qui n’en finit pas de se diversifier.

 

Israël flag

Car de Cuba aux Etat-Unis, d’Inde à la Finlande, du Maroc au Japon, entre Orient et Occident, entre est et ouest, nord et sud, modernité et tradition, religion et sécularisme, pas besoin en Israël d’aller très loin pour trouver l’autre bout du monde, il est sûrement en bas de chez soi.

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15 novembre 2007 4 15 /11 /novembre /2007 10:30

Publié dans le Journal Eden 94, Revue des Communautés juives du 94, automne 2007

 

 

Beer Sheva, Israël, le 10 novembre.

 

 

montage-Beer-Sheva.jpg

 

L’automne cette année aura été pour eux un véritable bouleversement. Sous le soleil brûlant de Beer Sheva, à plus de 30° en plein mois de novembre, nos 7 partants pour Israël (voir Eden 94 n°1) sont devenus Israéliens. Pas encore entièrement remis de leurs émotions, nos nouveaux immigrants originaires du 94, se souviennent de leur arrivée.

Comme d’autres avant eux, Ron, Lali, Magali, Michel, Paul, Ilana et Gad ont connu le départ, les au revoir, l’accueil par l’Etat, leur nouveau logement, les premiers achats, les premiers papiers et les premières cartes, l’oulpan bien sûr, leurs premières surprises et peut-être aussi leurs premières déceptions. Après deux mois d’installation en tout cas, tous affirment se sentir naturellement chez eux et heureux. Leur sentiment à l’égard d’Israël n’a pas changé, au contraire nous disent-ils, ils se sentent plus libres, moins soucieux, plus en accord avec eux-mêmes. Certains prétendent même qu’Israël les a déjà transformés, libérés, bonifiés. Ilana aurait même arrêté de fumer. Aucun donc, aujourd’hui, ne remet en cause son aliya. Pour autant, nous concèdent-ils, rien n’est encore acquis.

 

L’installation fut la première difficulté. L’appartement et les conditions d’un pays chaud et désertique ne furent pas de tout repos pour tous, de même pour les travers d’une procédure administrative plus encombrante pour les ktanim hozrim (nés en Israël mais ayant vécu la majeure partie de leur vie en dehors du pays). Bref, de quoi faire mal au portefeuille. Tous en revanche s’entendent sur un point : l’hébreu. Une fois le vocabulaire minimum atteint et la Houtzpa (le culot) israélienne intégrée, tous sentent bien néanmoins que la période d’intégration de six mois ne sera pas suffisante pour acquérir un hébreu de haut niveau professionnel. Et alors que nul ne s’en prend à la méthode enseignée à l’oulpan — si réputée — ni à l’ambiance générale — très accueillante et festive — certains soulignent néanmoins le manque d’effectifs enseignants et le manque de classes. Reste l’autre élément essentiel de leur intégration : un programme de groupe au sein d’une association.

 

Là encore les points de vue sont mitigés en fonction des affinités et du caractère de chacun. L’idéal d’union, de solidarité et d’entraide tant proclamé lors des séminaires de préparation en France, ne semble pas survivre ; dépassé par les individualismes et les conflits personnels s’incrustant jusque dans les colocations. Par ailleurs, l’idée même d’une certaine pesanteur due aux structures d’un groupe et d’une organisation se dégage. L’emploi incessant et inévitable du français entre des membres d’un groupe entièrement francophone, en est l’exemple le plus flagrant. La dépendance que peuvent ressentir quelques-uns vis-à-vis du groupe ou de l’association dans leurs démarches, peut aussi être perçue comme un élément de frustration. Tel un déplacement de responsabilité de leurs parents au groupe et aux responsables, plutôt qu’une prise en charge autonome immédiate. Il n’empêche, ceci dit, qu’aucun ne regrette sa venue en groupe. L’aide, les amis et l’encadrement qu’il apporte, essentiels pour lutter contre la solitude et le dépaysement, sont irremplaçables. Y compris pour des jeunes adultes. D’autant que tous ont aussi en tête que le plus important reste à faire, notamment la recherche du travail en anglais, puis en hébreu, dans un système bien différent, et très compétitif. Et si leurs diplômes, leur expérience, et la croissance israélienne sont autant d’éléments qui vont dans le bon sens, rien n’est encore joué … בהצלחה 

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