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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 23:33

Philippe Besson, Les jours fragiles, Saint-Amand : Julliard, 2004, 188p.

 

Philippe-Besson.-Les-jours-fragiles.jpeg

 

J’ai d’abord choisi le livre pour son auteur : Philippe Besson. Après Eric qu’on accuse de tout, Luc dont les réalisations sont vues partout, et puis Patrick qu’on a lu surtout, il ne restait plus que Philippe : l’autre écrivain de la (fausse— puisqu’ils n’ont en réalité aucun lien de parenté entre eux) famille Besson. Ayant mis en scène l’écrivain Marcel Proust dans son premier roman En l’absence des hommes, Philippe Besson plonge cette fois un peu plus dans l’histoire et nous fait vivre, à travers un faux journal de sa sœur Isabelle, les derniers jours du grand poète Arthur Rimbaud.

 

L’impression ressentie au toucher de ce livre ainsi qu’à ses débuts m’a curieusement rappelé La Bête qui meurt, de Philipp Roth. Deux raisons peuvent l’expliquer. La première, toute bête — mais c’est aussi important !—, provient de la matière de la couverture qui protège le livre dans l’édition Julliard de 2004. Son toucher, et les couleurs sans doute, lui ressemblent. La seconde, très logique après tout, tient à ce que ces deux livres traitent d’un même thème : un être, humain, qui, rongé par la maladie, se meurt. Mais la comparaison s’arrête là. Ou presque. Chez Philipp Roth c’est une belle femme qui nourrit les fantasmes du narrateur, qui en vient à mourir, chez Besson c’est un homme, pas moins sexy sans doute, et qui, et c’est un autre point de similitude, a accompli lui aussi dans sa vie, selon ses dires, des prouesses auprès de la junte … masculine. Eh oui, Rimbaud, les hommes, Verlaine, c’est du connu et reconnu de notoriété publique.

 

Philippe-Besson-copie-1.jpgBesson prend la plume ici à la première personne, sous les traits de la sœur, très pieuse, du dévergondé Arthur. La première personne est une forme légère de l’écriture ; ajoutée à la quotidienneté d’un journal, à la confidentialité du diariste, elle fait glisser les mots, qui s’enchaînent, rapidement ! Et heureusement ! On a pas mal enchanté ce livre à se sortie et je ne voudrais pas être trop dur. C’est vrai Gérard Depardieu et Claude Berri en ont acquis les droits pour une adaptation au cinéma mais c’est plus Rimbaud qui intéresse à mon sens. C’est vrai l’exercice est intéressant pour l’auteur, qui réalise sans doute un défi : un journal imaginé sur un des plus grands poètes français, en s’aidant du Arthur Rimbaud de Jacques Lefèvre (Fayard, 2001), du Rimbaud d’Enid Starkie (Flammarion, 1989) et de Passion Rimbaud, l’album d’une vie, de Claude Jeancolas (Textuel, 1998). Mais je crois que la prouesse a plus d’intérêt pour l’auteur, ses fans, et peut-être aussi ceux de Rimbaud, que pour les lecteurs (ceux qui restent), qui eux, pardon de le dire, s’ennuient un peu.

 

C’est vrai pour moi en tout cas. C’est joli, c’est un travail, mais ça ne m’intéresse que peu. Ca arrive. Certes on trouve bien quelques thématiques à approfondir : l’amour pour le voyage et le soleil, la religion, son ascétisme, sa vision des comportements dits « déviants », et en retour l’anticléricalisme, la défiance à dieu, l’hédonisme. Et on pourrait développer grandement évidemment. C’est une œuvre, elle exprime quelque chose et on peut y voir encore d’autres chose qu’elle sous-entend, et même des qu’elle n’aborde pas. Un beau travail, une lecture légère, mais une histoire personnelle qui n’intéresserait pas plus que cela s’il ne s’agissait d’Arthur Rimbaud. En outre, notons que La Bête qui meurt , de Philipp Roth, de mémoire, nous avait inspiré des critiques similaires. A défaut de changer d’avis au moins y aurais-je mis un peu de logique !

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