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15 octobre 2010 5 15 /10 /octobre /2010 01:26

  

Jean Christophe Rufin, Rouge Brésil, Paris : Gallimard, 2001, Prix Goncourt 2001

 

 Jean-Christophe-Rufin.Rouge-Bresil.jpg

 

 

Jean Christophe Rufin n’est pas un anonyme. Chef de clinique à Paris, Président d’Action contre la Faim, pionnier de Médecins sans frontière et compagnon de Bernard Kouchner, administrateur de la Croix Rouge française, envoyé en postes un peu partout dans le monde, il fait partie des grands noms français de la médecine. Diplômé également de l’Institut d’Etudes politiques de Paris il a mené parallèlement une carrière de diplomate, ayant été tour à tour conseiller, attaché culturel, directeur de recherches à l’Institut de relations internationales et stratégiques, et ambassadeur au Sénégal et en Gambie.

Enfin il mène également depuis 1986 et son premier essai Le piège humanitaire, une carrière d’écrivain, auteur d’essais politiques et de romans. C’est à cette partie de sa vie et plus particulièrement à son Roman Rouge Brésil, prix Goncourt 2001, qu’on s’intéressera ici.

 

Jean-Christophe-Rufin.jpgOn l’a compris donc, Jean-Christophe Rufin n’est pas un amateur. Il s’inscrit au contraire parmi les hautes personnalités de France, d’autant plus depuis son élection en 2008 à l’Académie française. Aussi à l’image d’un académicien, d’un chercheur, d’un médecin, d’un homme d’envergure et d’expérience, il ne fait pas les choses en petit. Rouge Brésil en l’espèce est un roman de 601 pages en collection Folio, se consacrant à partir de recherches fouillées à une histoire vraie, et si méconnue, celle de la conquête du Brésil … par les Français ; au cours du XVIe siècle. Evidemment, on le sait aujourd’hui, conquête avortée, les Français ayant été battus et chassés de ce coin d’Amériques, par les Portugais.

 

Tiré d’une histoire vrai, ce roman n’en reste pas moins une interprétation de l’aventure. S’inspirant en particulier des écrits de Jean de Léry, un des protestants de l’expédition française, et de ceux de Villegagnon, l’amiral en chef et un des personnages centraux de l’histoire, Jean Christophe Rufin met en scène deux enfants, Just et Colombe, recrutés pour servir d’interprètes auprès des Indiens, les enfants ayant une capacité supérieure aux adultes à intégrer des langues nouvelles. On se doute bien, à l’évidence, que tout ne va pas se passer comme prévu. La traversée est longue et difficile et on croit bien de prime abord, qu’ils n’arriveront jamais à destination. Mais la persévérance, malgré la perte d’une grande partie  des hommes de l’expédition, les emmène toutefois à bon port. Néanmoins le roman battant son plein, rien n’est simple sur l’île de Villegagnon, aux abords de la future Rivière de Janvier ou Rio de Janeiro. Colombe qui doit cacher sa qualité de femme depuis le départ en bateau, s’éprend d’une attirance pour le monde indien, tandis que Just, fils Clamorgan — un ancien compagnon de l’amiral — devient le bras droit de l’ancien chevalier de Malte. Tout ceci dans une atmosphère singulière, balancée entre permissivité et ascétisme catholique ou mouvement de Réforme. Les choses se compliquant, encore un peu plus, lorsque de nouveaux venus, des Calvinistes, viennent s’ajouter à la pagaille. En outre, notons que les confrontations entre exégèses catholique et protestante et les combats théologiques entre les deux parties, sont à mon sens, la partie la plus intéressante et passionnante du livre. Elles introduisent en effet les guerres de religion.

Enfin, en bon académicien Jean-Christophe Rufin a bien ficelé son histoire et usé d’un vocabulaire soutenu et adéquat. Un défaut toutefois, sa longueur. J’ai décidément un peu de mal avec les livres qui dépassent les 500 pages et si je n’y mets pas un enthousiasme accru, vient un moment où je me lasse. La beauté de l’histoire et le dépaysement m’ont néanmoins incité à poursuivre ma lecture, mais avec quelques pauses. Si bien que j’ai interrompu ma lecture à plusieurs reprises pour en effectuer d’autres, gardant néanmoins en tête la trame de l’histoire. Aussi ai-je traîné dans le temps, faisant de Villegagnon, de Just, de Colombe, de Gonzales, ou de Pay-Lo mes propres compagnons de route. J’ai vécu un moment leurs déboires, au sein de l’île ou parmi les indiens. Jusqu’à ce que les choses s’accélèrent et que la fin de l’histoire survienne. Une fin connue d’avance, mais qui n’empêche pas la lecture des péripéties qui y mènent.

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