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7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 20:02

 

Marek Halter, Les mystères de Jérusalem, Paris : Robert Laffont, 2000

 

Marek Halter. Les mystères de Jérusalem

 

C’est l’un des livres les plus connus de Marek Halter. Une fois n’est pas coutume, Marek Halter insère ici aussi son propre personnage dans sa propre histoire. Dans cet opus, pas de subterfuge, pas d’autre nom, Marek Halter est Marek Halter, un romancier passionné de tradition juive et hébraïque, ce qu’il est dans la vie. On dirait dans un film que Marek Halter joue son propre rôle. En outre les deux narrateurs sont, à tour de rôle, Marek Halter, l’auteur, et Marek Halter, le personnage. Dans un chapitre on lit Marek Halter à la troisième personne, dans un autre à la première.

Pour autant, on ne peut pas tout à fait dire qu’il incarne le personnage principal, d’autres lui sont au moins équivalents. Tom Hopkins, tout d’abord, est le journaliste du « New York Times », qui fait appel à lui pour l’aider dans sa course au trésor. Sa principale, si ce n’est sa seule source pour son remarqué papier sur la mafia russe à Brooklyn, le jeune Aaron, est assassinée. Il laisse à Tom l’ensemble de ses données sur l’emplacement du trésor du temple de Jérusalem, vieux de 2000 ans. Tom fait appel à Marek et tous deux partent pour Jérusalem. Commence alors une course au trésor qui mêle rapidement la mafia russe, les services de sécurité israéliens, le Hamas et un mystérieux groupe qui se fait appeler « Nabuchodonor ». L’Irak serait impliqué et avec elle les secrets sur le premier exil juif à Babylone dès 587 avant notre ère, la fondation de la secte juive essénienne, l’origine de Jésus et celle du christianisme. C’est peut-être plus encore qui se joue dans cette poursuite au trésor et aux textes anciens. Tout ceci sur un fond fait de tensions régionales et d’attentats à la bombe en plein marché de Jérusalem.

 

Du point de vue du suspense, l’ouvrage est réussi. Du point de vue de la recherche historique et archéologique de la période de l’antiquité, c’est franchement passionnant. Même si, contrairement à un autre roman de Marek Halter comme Le Vent des Khazars, on parvient moins à se plonger dans l’imaginaire de l’époque. Le roman en effet, se déroule entièrement à notre époque. Il n’y a qu’un seul retour, en prologue, sur la période des Croisés. C’est par les textes et les réflexions historiques des personnages érudits qu’on essaie, tout comme eux, d’imaginer l’époque. Toutefois, on ne sait dans quelle mesure les textes découverts et abordés se rapprochent de la réalité, et on aimerait presque ce soit de la pure réalité. En outre, le livre de 538 pages évite les longueurs. Un peu d’action, un peu d’histoire, un peu d’amour, de passion et de relations humaines, le tout à sa juste mesure. On s’attache aux personnages : le commissaire Doron, la jeune et belle Orit, le professeur Giuseppe Calimani, Tom et bien sûr Marek. Ce dernier en fait parfois un peu trop avec Jérusalem et son influence naturelle, une passion pour Jérusalem un peu lourde parfois (une passion de touriste, de pèlerin, bref de celui qui n’y habite pas toute l’année) mais ça fait partie du personnage. Tout du moins on voyage un peu à travers les différents quartiers de la ville et quelques coins désertiques du pays. Sans révéler les secrets du roman et bien qu’il soit un peu difficile d’en parler sans entrer dans les détails pour ne rien dévoiler, la confrontation entre Babylone et Jérusalem m’a paru néanmoins surfaite. Parfois peu crédible. La Babylone d’antan n’est plus et les Arabes qui occupent aujourd’hui la Méposotamie n’ont aucun lien de filiation avec celle-ci. Si encore il s’agissait de groupes d’Assyriens, on n’aurait pu apprendre beaucoup sur cette communauté antique aujourd’hui chrétienne, persécutée et réduite au silence par les Arabes. Mais l’Irak de Saddam Hussein n’est ici qu’usurpatrice. D’un point de vue historique, Marek Halter n’insiste peut-être pas assez. Il a voulu faire une intrigue pour un roman, pas un livre d’histoire. Par ailleurs on sait que les rites du judaïsme qui perdurent aujourd’hui furent fondés lors de la diaspora babylonienne. La grandeur du Talmud de Babylone en témoigne. Le regard des Juifs restait néanmoins porté vers Jérusalem. Plutôt qu’opposées, Babylone et Jérusalem, peuvent au contraire être vues comme complémentaires. Il n’y a donc pas de quoi s’affoler de la teneur de certains textes. Mais tout ceci sert à constituer un roman. Je n’en dis pas plus, pour plus de détails, lisez-le livre !

 

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