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24 octobre 2009 6 24 /10 /octobre /2009 18:46

Israël Lichtenstein, L’Incirconcis, Bonchamp-Lès-Laval : Berg International, juin 2005, Collection Un Monde à part, p.79

 

 

 Israël Lichtenstein. L'incirconcis

 

L’incirconcis est un tout petit livre, 79 pages à peine, de tout petit format, pour une petite histoire, presque un conte, mais plus triste, plus tragique. On l’aura compris c’est l’histoire d’un incirconcis. Un homme, François Robert, juif orthodoxe typique, grosses chaussettes blanches, longue barbe, grand chapeau, caftan noir, qui vit à Paris lorsqu’éclate la seconde guerre mondiale. Loin des juifs cachés et perfides, disait-on, que l’étoile jaune devait faire appraître en plein jour, François Robert est un juif on ne peut plus visible. Pourtant François Robert, comme ses aïeux, tous nommés comme lui, n’est pas circoncis. Paradoxe pour un juif observant, philosophe, savant talmudiste, et « accessoirement sacrificateur rituel ». Paradoxe d’une histoire familiale qui lui sauvera néanmoins la vie.

 

Il survivra donc comme acteur de théâtre comique avec son ami de cellule, François de la Roche-Brisay, un rebelle à sa famille pétainiste. La guerre passe entre pièces pour faire rire les nazis et résistance dans un réseau de la ville de Serres. Aussi nos deux amis nous font connaître Régine, les Astrugon ou Anselme. L’histoire évolue ensuite vers la fin de la guerre, les souvenirs, les souffrances, la France qui se reconstruit, et la recherche de ses racines, de ses origines. Au détour d’un personnage ou d’un événement, on découvre parfois l’histoire des communautés juives en France, des massacres de 1348 à Serres aux faits de la guerre en passant par les marranes de Provence. Mais faute d’être plus long, l’histoire tourne court à chaque fois. D’une part car le livre est en fait trop court, trop limité. D’autre part car il aurait gagné à se focaliser sur le personnage de François Robert, et à n’élargir aux autres personnages qu’à partir de ce dernier. En abordant L’Incirconcis je m’attendais à un récit proche mais à une autre époque dans d’autres lieux, de celui du Dernier juif de Noah Gordon, qui raconte l’histoire d’un juif espagnol qui réussit à rester en Espagne après l’expulsion de 1492 sans se convertir. Au lieu de cela, l’auteur nous fait changer de petite histoire trop souvent pour un si petit livre, axant le récit sur un autre personnage avant de le relier à François Robert ou à François de la Roche-Brisay en dernière instance seulement. C’est en fait approché de telles manières que c’est parfois tout simplement difficile à suivre. Par ailleurs ceci diminue l’importance des deux François, qui n’en restent pas moins sans équivoque les personnages principaux. Mais au fond cette façon de procéder prive le lecteur de détails plus profonds sur les deux hommes, tout comme elle le prive de descriptions de sentiments, de pensées, de réflexions ou de parcours qui font la beauté d’un ouvrage.

 

A cause de tout cela, on reste constamment sur sa fin et l’ouvrage apparaît en réalité comme une ébauche. C’est fort dommage, car le thème abordé, le contexte et l’écriture ont plutôt de quoi faire un bon roman.

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