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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 15:25

Publié sur le site http://www.un-echo-israel.net le 3 avril 2010.

 

Yossi Vassa est un artiste israélien, humoriste et comédien né en 1975 dans un petit village d’Ethiopie. En 1984 il part pour la frontière soudanaise, il est l’un des enfants sauvés par l’Opération Moïse (5 janvier 1985), organisée par le gouvernement israélien et l’armée afin de sauver des milliers de Juifs éthiopiens menacés de famine. Une nouvelle ère s’ouvre pour les Juifs éthiopiens. Elle sera suivie d’une autre grande opération d’envergure en 1991 (Opération Salomon). Depuis 1985, des milliers de Juifs éthiopiens ont rejoint Israël, il en monte encore aujourd’hui. Dans ses œuvres théâtrales, Yossi Vassa raconte leur histoire. Rencontre.

 

yossi Vassa en scène

 

Vous ne résisterez pas à l’humour de Yossi Vassa. Son spectacle « Ca sonne mieux en Amharique » est à mourir de rire. Né dans le petit village d’Uzava, au nord de l’Ethiopie, Yossi n’a pas encore 10 ans lorsqu’il part à pied avec sa famille pour la frontière soudanaise où les attendent des avions qui, discrètement, changeront leur vie. C’est la fameuse opération Moïse de 1984-85. C’est celle-ci que depuis presque cinq ans maintenant, Yossi raconte dans son one-man show, valise à la main : son histoire personnelle, et celle de milliers de Juifs éthiopiens dans leur aventure presque biblique vers la terre d’Israël. En véritable artiste Yossi sait varier la tragédie et la comédie : on rit dès la première seconde et on s’émeut devant le périple accompli et la perte d’êtres chers sur la route. Avec un style qui fait penser à Gad Elmaleh, peut-être Smaïn ou encore Michel Boujenah dans leur jeunesse, le comédien de 35 ans nous fait partager son voyage, son arrivée, ses surprises et ses incompréhensions. L’occasion de découvrir un peu la culture éthiopienne et ses différences avec la culture israélienne. Tout y passe. Et avec humour bien sûr. En Israël, on séduit une fille en bar ou en discothèque nous dit Yossi, en Ethiopie c’est une autre histoire ; la ville la plus proche est à quatre cent kilomètres et personne ne sait où elle est, la fille doit être vierge et surtout, les époux ne doivent être liés d’aucun lien de consanguinité sur sept générations. Le temps de vérifier tous ces critères, ironise Yossi, la fille est déjà mariée à un autre. Gag après gag, Yossi énumère l’écart des deux sociétés. « En Ethiopie je n’avais jamais vu de blancs » témoigne Yossi, et l’émissaire de l’agence juive, « j’ai presque cru que c’était Moïse … mais en blanc ». Là-bas « ton père est ton maître, ta grand-mère … un dieu » ; en Israël le respect des parents n’est pas tout à fait le même, c’est plutôt le pays de l’enfant-roi. A l’inverse, en Ethiopie la société donne très tôt à l’enfant des responsabilités : « un enfant de trois ans qui ne travaille pas est un chômeur » dit-il.

 

Yossi VassaSympathique et souriant, Yossi Vassa est un exemple de réussite pour la communauté éthiopienne d’Israël. Certes, nous confie-t-il, le racisme n’a pas totalement disparu, mais ajoute-t-il, « le ressasser constamment c’est se complaire dans une situation de victime, ça nous empêche d’avancer, de progresser, alors je préfère ne pas en parler. Je n’ai vraiment pas à me plaindre, dans l’ensemble tout va bien et les gens sont formidables. » Arrivé à Netanya, et non à Jérusalem, comme il le glisse en plaisantant, il habite aujourd’hui à Ramat Gan, près de Tel Aviv. Acteur dans la troupe de théâtre de Tsahal pendant son service militaire et diplômé en art théâtral de l’Université de Haïfa, Yossi fut l’un des membres du show télévisé Am Israel Live. A l’étranger on a pu aussi l’apercevoir dans le rôle de Mike au sein du casting de Va, vis et deviens de Radu Mihaileanu et surtout aux Etats-Unis où il a représenté à maintes reprises son one man show, en anglais s’il vous plaît, devant le public californien. Sur la lancée de son solo joué plus de 800 fois en hébreu et 150 fois en anglais, le jeune israélien a enchaîné avec un nouveau spectacle écrit avec Shaï Ben Attar où cette fois plusieurs acteurs reconstituent le voyage d’une famille éthiopienne vers le Soudan, puis vers Israël en 1984-85. Produit par le théâtre Nefesh à Tel Aviv, « Andarge », traduit « One of a kind » en anglais s’est joué également au théâtre de la Nouvelle Victoire à Broadway, aux Etats-Unis.

 

La pièce comme le one-man show de Yossi Vassa abordent les différences entre un monde traditionnel et un monde moderne ; ils les différencient mais les relient aussi. « Quand j’étais petit je voulais m’intégrer, être comme tous les Israéliens, raconte Yossi. Et petit à petit j’ai compris qu’ici, dans la ville, beaucoup de gens voulaient être au calme, comme là-bas. Peut-être qu’ici c’est là-bas. » Au final on ne saurait dire si l’humour de Yossi Vassa est Ethiopien ou Israélien. Sans doute est-il, comme son message, universel.

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commentaires

D
<br /> <br /> C'est une "merveilleuse" histoire moderne que celle de l'arrivée des juifs éthiopiens en Israël ("vous reviendrez sur les ailes de l'aigle"); il serait très<br /> instructif pour les francophones qui ne comprennent pas l'hébreu de voir ce spectacle en français ; alors pourquoi ne pas imaginer une association Vassa-Boujenah ou Vassa-Elmaleh (moins<br /> plausible) qui en ferait une adaptation en français. LANCONS L APPEL<br /> <br /> <br /> <br />
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