Par Misha Uzan
Article écrit pour et publié sur le site http://un-echo-israel.net
Dimanche 3 juillet fut le grand jour de test du nouveau système de transport dans le Goush Dan (Tel Aviv et sa banlieue). Depuis le 1er juillet (un vendredi, donc un jour au trafic limité), les lignes d’autobus ont changé leur itinéraire.
Chacun a pu en faire l’expérience. Les passagers ont donc patienté, encore plus que d’habitude, et parfois pour rien, puisque ce n’était pas le bon bus. Il leur a fallu prendre leur bus ailleurs, et surtout chercher lequel les mènerait à bon port. Pour l’occasion 2400 intérimaires ont été engagés pour aider les passagers aux stations de bus.
Selon le ministère des transports, ces changements ont été effectués pour mettre de l’ordre au système de bus israélien, pour que tout soit parfait. Le nouveau système sera mis à l’épreuve plusieurs semaines. Hormis les nombreux retards et incompréhensions, les compagnies de bus ont affirmé ne pas avoir reçu un nombre excessif de plaintes.
On peut se demander si ce n’est pas dû à la lassitude des passagers, trop habitués en Israël à attendre leur bus trop longtemps. Et sous la chaleur !
Pour avoir expérimenté le système de bus en Israël, comparé aux transports publics en France par exemple, il me semble que ce ne sont pas tant les itinéraires des bus et les trajets qui changeront quoique ce soit. L’amélioration ne peut être que minime. Ce serait au contraire tout le système qu’il faudrait changer.
Quelques exemples. La région de Tel Aviv ne connaît toujours aucun métro (qui serait tellement plus pratique !), personne n’a encore investi un montant suffisant. Les recherches de trajet par internet sont on ne peut plus compliquées : rien que dans le Goush Dan, quatre compagnies se partagent le marché (Dan, Egged, Metropolin et Kavim), si bien qu’il faut toutes les essayer si on ne connaît pas son chemin. La centralisation de l’information est quasiment nulle, il faut tout connaître, tout retenir par cœur. Autant dire que ce changement d’itinéraires des bus obligera les grands connaisseurs des routes israéliennes à tout réapprendre. En Israël on continue à demander sa route au chauffeur, à tout moment, et à lui payer les tickets, sans machine extérieure (sauf pour les cartes au mois). Imaginez donc le temps perdu à rendre la monnaie à chaque montée de passagers. Enfin ce n’est pas pour rien si les bus sont concurrencés par les Shirout, les taxis en commun, qui vont souvent plus vite, mais qui là encore, souffrent d’information centralisée.
Si vous ne connaissez pas Israël, vous vous y perdrez, c’est sûr ! Et si vous le connaissez, vous vous y perdrez aussi !