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10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 11:51

 

Gay Pride à Tel Aviv, La coalition en week-end, un autre Israël

 

 

La gay-pride a commencé

 

Gay-pride-2-Tel-Aviv.jpgA l’heure où j’écris ce texte se déroule l’ouverture de la 10e Gay Pride de Tel Aviv (voir notre article Focus : la communauté gay d’Israël). Depuis une semaine les drapeaux aux couleurs d’arc en ciel ont recouvert la ville blanche devenue une destination privilégiée du tourisme gay. 5000 visiteurs venus d’Europe ont atterri à Tel Aviv pour l’occasion qui devrait réunir plus de 100 000 personnes. Sharon Igerman, le porte-parole du mouvement de lesbiennes, homosexuels, transsexuels et bisexuels (une association qui d’après son nom les met tous dans le même sac, pour les défendre s’entend) se réjouit que la parade ait pris une tournure internationale et plus seulement locale. Le défilé aura pour slogan cette année « Je suis égal ». On ne sait pas moins ce que cette égalité revendiquée implique. Liberté, égalité face au mariage, l’adoption, la transsexualité ? C’est un peu l’ambigüité de la gay pride, simple défilé pour s’amuser ou manifestation aux revendications vraiment politiques ?

 

 

La coalition en week-end et les vrais petits problèmes d’Israël

 

On en parlait hier (voir Le blog-notes du 9 juin 2011), la coalition gouvernementale part aujourd’hui en week-end, dans la ville de Tzfat (Safed), merveilleuse ville d’artistes et de religieux, repeuplée notamment au cours du 16e siècle par ceux qu’on appelle traditionnellement les cabalistes. On trouve autour de Tzfat les tombes de nombreux rabbins dont les noms sonnent familiers à tous les juifs éduqués dans le judaïsme rabbinique, tel Rabbi Shimon Bar Yochaï.

La presse hors d’Israël a pour habitude d’aborder le sujet israélien au regard du conflit israélo-arabe. Elle rend compte également de quelques films, festivals ou reportages de société de temps à autre, mais s’intéresse surtout à Israël et ses voisins arabes. Or c’est notre perspective et notre ambition, sur ce blog et notamment en collaboration avec http://un-echo-israel.net, de présenter les autres aspects d’Israël. Et ils sont souvent plus importants qu’on ne croit. Ce week-end de coalition en est un exemple cinglant. Deux jours que cet événement apparemment sans grande Binyamin Netanyahuimportance occupe une partie de la quatrième page du journal Israël Hayom, journal national gratuit aujourd’hui devenu le plus lu en Israël, devant le Yediot Aharonot. En outre l’organisation de ce micro-événement illustre mieux les questions de société d’Israël que la tentative d’invasion d’Israël menée par Bashar el Assad il y a quelques jours (tentative qui a grandement échoué grâce au savoir-faire de Tsahal). Car en effet, si les questions d’armée, de souveraineté et de frontières ont leur importance, les Israéliens au quotidien sont plus souvent confrontés — à leur grand regret dans leur majorité — aux questions sociales et religieuses. Simple exemple : Netanyahou et sa femme, ce samedi après-midi, ne pourront pas se balader sur les hauteurs de Tzfat. Ils devront rester à l’hôtel. La raison invoquée ne tient pas rigoureusement à la sécurité. Plus exactement, la mise en place de leur sécurisation, nécessaire, pour la promenade d’un premier ministre, provoquerait un non-respect du Shabbat (tel que l’entendent les juifs orthodoxes). C’est franchement grotesque ! Netanyahou, le premier ministre d’Israël, qui lui-même n’est pas observant, et qui regardera sans doute la télévision dans sa chambre, ou bien travaillera, et donc ne veillera pas au respect du Shabbat, ne pourra pas néanmoins emmener sa femme faire une petite marche un samedi après-midi. Messieurs les rabbins en ont décidé autrement. Ces mêmes rabbins qui plus est, ont fait tourner la tête des organisateurs pour que la nourriture soit suffisamment cacher à leur goût. Les ministres Elie (Eliyahu) Ishaï (Shass)du Shass ont exigé une nourriture cacher de la maison Yosef, disposant de l’aval de leur maître spirituel, le rav Ovadia Yosef. La plupart des membres de Yahadout-Hatorah.jpgYaadout Hatorah — un parti qui idéologiquement, en théorie, n’est même pas favorable à l’Etat d’Israël en tant que tel — en revanche ne reconnaissent pas la cacherout du Rav Ovadia Yosef, il leur faut la cacherout de leur Rav à eux !

Telles sont trop souvent les préoccupations auxquelles les Israéliens laïcs, majoritaires dans la société comme dans la coalition et dans l’opposition, sont obligés de se soumettre, pour ne pas froisser dit-on, ou pour ne pas faire exploser la coalition !

On est très loin de la Syrie, de Salam Fayad, d’Abou Mazen ou des copains du Hamas. C’est aussi ça Israël.

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